Awa, une étudiante en droit malvoyante, a accepté qu’on l’accompagne dans les rues de Boulogne-sur-Mer pour tester l’accessibilité du centre-ville et des infrastructures. Il y a encore du travail pour faciliter le quotidien des malvoyants.
“Quelqu’un a garé sa voiture sur le trottoir, Awa risque de se la prendre sur le chemin”, s’inquiète Nolwenn. Son amie, Awa N’Doyer, étudiante sénégalaise scolarisée à l’université du littoral Côte d’Opale est malvoyante à 80%. Elle ne distingue plus que les rayons lumineux. “J’ai le souvenir des couleurs”, précise-t-elle. “Je suis arrivée en France après le bac, j’ai commencé par étudier la gestion à Calais, c’était trop compliqué pour moi car je devais tracer des courbes. J’ai été transférée à Boulogne en droit.”
Aujourd’hui, avoir une canne est devenu indispensable pour la jeune femme. Grâce à elle, elle peut se rendre dans les lieux qu’elle connaît. “Celui-là, je me le suis pris une fois, depuis, je sais où il est.” “Et celui-là, je me le prends presque à chaque fois”, soupire-t-elle un peu plus loin. L’étudiante connaît par coeur la supérette, l’emplacement des produits qu’elle aime et leur prix. Les employés n’ont pas le temps de l’aider à faire ses courses. Au Sénégal, elle n’avait aucune autonomie. Ici, des auxuliaires de vie lui rendent visite pour le courrier, les courses et le ménage.
Les installations manquent
Son oncle déplore des trottoirs trop étroits et un manque d’installations dans le Boulonnais. S’il y a de nombreuses dalles podotactiles, aucun feu sonore n’a été installé jusqu’à présent. Au port, il n’y a aucune indication pour son handicap. Le danger est encore plus important avec la brise. “Le vent m’embrouille, donc je mets du temps à le localiser”, précise-t-elle. Dans la cour de l’université, la jeune femme longe les murs. Elle nous escorte jusqu’aux portes du restaurant universitaire. Son corps mémorise les couloirs et le nombre de marches d’escalier.
Nolwenn lui apporte une aide précieuse et lui compose son plateau avant de lui servir à table. A la bibliothèque, Nolwenn fait le point avec Awa sur les manuels de droit qu’elle peut consulter en audio sur internet. Ici, elle peut s’asseoir à une table qui a été installée pour les malvoyants, à quelques mètres de l’entrée. Awa préférerait lire en braille, mais c’est rare d’en trouver à Boulogne.
Source : https://www.lavoixdunord.fr/611694/article/2019-07-10/pour-faciliter-le-quotidien-des-malvoyants-boulogne-il-y-encore-du-travail
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Engagé pour l’intérêt général depuis l’âge de 15 ans, j’interviens au fil des années dans le cadre de projets associatifs, d’événements culturels et de réseaux internationaux.
Sur le plan professionnel, j’ai exercé plusieurs activités à la sortie de Station F où j’ai travaillé sept mois en 2021, à l’occasion d’un Service Civique.
Sur le plan personnel, j’aime écrire, et je prévois de poursuivre !